Ton club d’allié.e.s quand tu es un.e professionnel.le de la solidarité

par | 31 Mai 2024 | Prendre soin

Le club d’allié.e.s, c’est ta team, ton crew, l’ensemble des personnes qui sont présentes autour de toi et qui te soutiennent ou t’apportent un soutien dans l’exercice de ta mission, tes études, ton poste, tes engagements…

Iels t’apportent des soutiens complémentaires :

  • émotionnels : écoute, empathie, encouragements…
  • techniques : aides concrètes très précieuses, support logistique…
  • professionnels : solidarité, conseils, nouvelles idées…
  • expérientiels : nouvelles expériences, sorties, jeux, visites, sport…

En pratiques narratives, on appelle ça Le Club de Vie. C’est l’ensemble des personnes importantes pour toi qui sont ressources, liens, soutiens dans ta vie. Dans le contexte de notre travail, je préfère renommer le Club de Vie par Club d’allié.es, car il n’est pas forcément composé des mêmes personnes !

Un club qui te permet d’être soutenu.es !

Ton club d’allié.es te permet, de près ou de loin, d’être soutenu.e, de bien vivre, de durer dans tes engagements. Ces allié.es vont être ressourçants, inspirants, soutenants, rassurants, de bons conseils.

Il y a :

  • celleux avec qui tu refais le monde ;
  • celleux avec qui tu rigoles, et tu vas imiter Madame Chambier pendant 2h pour décompresser ;
  • celleux avec qui tu bois un verre et qui te font tout oublier ;
  • celleux qui valorisent ce que tu fais et qui connaissent la valeur de tes missions, de ton apport au monde ;
  • celleux qui te diront STOP quand iels voient que tu vas trop loin ;
  • etc…

Tout ces formes de soutien peuvent être concentrées en deux ou trois personnes ou bien réparties dans plusieurs personnalités !

Ton club d’allié.es, c’est l’ensemble des personnes qui font que tu tiens debout dans tes valeurs, ton quotidien, tes choix, iels sont référent.es de choses importantes pour toi dans ton travail.

Qui compose ce réseau d’allié.e.s ?

  • Les personnes réelles qui t’entourent et te permettent d’être bien dans ta mission : des collègues, ami.es proches, famille, conjoint.e, ami.es d’études, certain.es partenaires de travail, un.e responsable hiérarchique, etc.

    Ce sont des personnes que tu croises dans ton quotidien, dans les couloirs, avec qui tu vas boire des verres, ou rire quand tu as besoin de décompresser. Elles sont physiques, et bien présentes autour de toi.
  • les personnes réelles un peu plus éloignées, que tu vois moins mais qui t’ont beaucoup appris : ancien.nes collègues, ancien.nes responsables, ancien.nes formateur.ices, etc.

    Elles sont moins accessibles et pourtant d’un soutien réel, les contacts sont moins quotidiens, mais par contre tu sais avoir / recevoir leur soutien, considération, encouragement.

  • les personnes accompagnées, rencontrées ou accueillies qui t’ont marquée, inspirée, qui t’ont fait prendre conscience de choses qui font le.a professionnel.le que tu es aujourd’hui.

    À elles, tu n’as pas forcément pu dire tout ce qu’elles t’ont apporté, mais par contre elles sont présentes, tu t’y “connectes” souvent par la pensée. Elles peuvent t’avoir donné du fil à retordre ou au contraire, avoir vécu un lien singulier. Toujours est-il que sans leur rencontre, ta vie de professionnel.le n’aurait pas pris la même tournure !

Pour moi, ils et elles s’appellent : Rose-Marie, Patrick, Mustapha, M. Camara, et quelques autres. Les relations que nous avons construites au fil du temps, m’ont modifiée, forgée, ouverte, fait progresser, etc.

Et toi ?

  • Ce sont des personnes connues ou inconnues, qui sont éloignées parce que décédées, imaginaires ou que tu ne les as jamais rencontrées. Genre l’Abbé Pierre, ta grand-mère, Simone Veil, Pierre Rabhi, Nelson Mandela, Kirikou, Fantomette ou Robin des Bois, des personnes que tu suis sur les réseaux…

    Elles peuvent appartenir au passé, ou au présent. De par leur combat, leur mission, leurs engagements, leurs discours, leurs prises de position, leur courage, ces personnes t’inspirent, t’édifient, te montrent le chemin. Leur présence de ton club d’allié.es renforcent tes valeurs, ce en quoi tu crois, elles te soufflent que c’est possible…
  • Ce sont des entités : associations, structures, qui t’inspirent et soutiennent tes engagements de par le fait d’exister : pour ma part, Aequitaz, la Fondation Abbé Pierre, Le Pacte du pouvoir de vivre, Les Scouts et Guides de France me font beaucoup de bien (avec d’autres évidemment !). Juste le fait que ces organisations existent, me donne de l’énergie, me pousse à y croire quand je doute, m’encourage et me montre le chemin !
  • Ou encore des thérapeutes, superviseur.euses, Gapeur.euses : des professionnel.les de l’écoute et de l’accompagnement, et même du soin et de la réparation, qui sont présentes autour de toi, dans la partie travail ou même la partie privée.

Maintenant, action !

  1. Tu peux attraper une feuille et un stylo, te donner 10 minutes et mettre un peu de musique.
  2. Je te propose d’écrire qui sont présent.es pour toi dans ton Club d’Allié.e.s. Si c’est plus parlant pour toi, tu peux dessiner.
  3. À côté de chacun des prénoms, tu peux noter ce que cette personne t’apporte.
  4. Si tu as envie, tu peux aussi faire des cercles comme des ondes, et positionner chacune en fonction de sa proximité avec toi, de la fréquence de vos rencontres, etc.

Pourquoi c’est important de le conscientiser ?

Tu vas me dire : « T’es sympa, Anne-Paule, mais à quoi ça sert ton truc ? Pas besoin d’y penser, iels sont là ?! »

C’est vrai, quand tout roule on ne pense pas à son club d’allié.es. D’ailleurs, ce n’est pas le moment où on en a le plus besoin !

Par contre, c’est quand tout ne roule pas, que ton club d’allié.es devient utile ! Tu vois quand tu te sens bien seul.e et englué.e dans tes pensées, ton sentiment d’impuissance, ou tes colères, c’est là que les personnes de ton club peuvent intervenir ou que tu peux aller les chercher pour ce qu’elles t’apportent…

Car tu vas pouvoir, en fonction de tes besoins du moment, penser / appeler / écrire / solliciter la personne de ton choix :

  • Besoin de comprendre →
  • Besoin de valorisation ->
  • Doute sur un accompagnement →
  • Besoin de lâcher prise →
  • Besoin d’inspiration →
  • Besoin de sens →
  • Besoin de reprendre le chemin →
  • Besoin d’apprendre →

Un club est toujours en mouvement

Pas de loyauté mal placée dans le club d’allié.e.s

Le club est un espace à toi, qui te fait du bien, dont toi seul.e connaît l’existence d’ailleurs ! Il n’y a pas de ticket d’entrée et de sortie, ni de compte fidélité !

Tu peux par exemple estimer que la personne qui partage ta vie, n’est pas dans ton club d’allié.es pour ton travail, car tu as décidé de ne plus lui parler précisément de ce qui se passe pour toi, parce que tu l’as trop fait ou que tu ne veux plus apporter toutes ces considérations chez toi.

Ta.on BFF n’est pas non plus forcément dans les premiers cercles de ton Club d’allié.es, parce qu’iel ne comprend rien à la solidarité ! et que le soutien qu’iel t’apporte ne transparaît pas dans ton travail au quotidien.

C’est important d’accepter qu’il bouge

Le Club d’allié.es est en mouvement, en fonction de tes besoins, de ta mission, de là où tu en es dans ta vie !

Si bien que des personnes peuvent être un soutien quotidien à un moment, dans un poste ou une période, et ne le seront plus à un autre.

Par exemple, “Papa et Maman, sans qui je ne serais pas là…” ne font peut-être pas autant partis de ton club qu’au début de ta carrière, parce qu’iels ne comprennent plus ton travail, répondent toujours à côté quand tu as des préoccupations ou questionnent tes engagements.

Il y a celleux qui sortent, et celleux qui rentrent.

Par exemple, ma copine Céline était un peu circonspecte quand j’ai commencé Osons La Relation, elle ne comprenait pas trop, ne savait pas où je voulais en venir, et ne voyait pas non plus la nécessité de certaines de mes actions ! Et puis, elle a participé à la première soirée Ressource pour me soutenir et me faire plaisir et depuis elle a mieux compris ce qui se tramait ! Alors désormais, régulièrement, elle me pose des questions, m’encourage, répond avec plus d’intérêt à mes sollicitations, etc.

Faire l’expérience de l’isolement

Dans nos missions, on peut parfois faire l’expérience de l’isolement. Parce qu’on a l’impression d’être seul.e à vivre ce qu’on vit : sentiment d’impuissance, incapacité, honte de mal faire son travail, etc. Ces considérations peuvent être très intimes, et nous en parlons très peu.

On peut aussi s’isoler, par fatigue, parce qu’on a vu trop de monde dans une journée, parce qu’on n’a plus d’énergie sociale, … Alors on préfère rentrer vite après le travail, pour se reposer, et mieux repartir le lendemain, et pour autant l’absence de liens régénérants nous fait un peu souffrir ou nous manque. Ou à l’inverse, on peut être très entouré, mais ne pas réussir à solliciter ses collègues ou ami.es, par peur de déranger, parce qu’on est plus habitué à écouter qu’à être écouté.

Mince… Mon club n’est pas très rempli !

Si en faisant l’exercice, tu te rends compte que ton club compte trop peu de personnes à ton goût, c’est le moment où tu peux chercher des rapprochements ! De quoi as-tu besoin en ce moment ? Qui dans ton entourage professionnel ou personnel peut être présent.e pour ça ? Qui dans ta vie t’a inspiré.e ou t’inspire au présent ? Quel est ton carburant ?

dans notre univers, nous vivons au quotidien des relations qui nous sollicitent…

Ce qui est sûr, c’est qu’en travaillant dans la solidarité, le soin ou le social, nous vivons au quotidien des relations qui nous sollicitent, viennent nous chercher, nous poussent dans nos retranchements, nous rendent heureux.se, et peuvent aussi nous épuiser ou nous malmener.

Pour compenser cela, nous avons besoin de relations dans lesquelles nous nous régénérons, des relations qui nous font du bien, qui nous soutiennent, … Des personnes avec qui on peut lâcher prise, rire, pleurer, jouer, parler, ne rien dire, sans se demander si on fait bien ou pas, si on est juste ou pas, si on ne dépasse pas les limites, …

Nos plus grandes blessures de cœur et d’âmes, nous les vivons dans les relations, et nous les réparons dans les relations. D’ailleurs, c’est en partie à cela que nous servons, nous professionnel.les de l’accompagnement, de l’accueil et de la relation. Toi, moi, nous, ne dérogeons pas à la règle ! Nous avons besoin de relations bonnes pour être bien dans nos missions et dans notre vie.

Cet article est une invitation…

Cet article est donc une invitation, à prendre conscience de qui t’entoure et de qui tu as envie de t’entourer dans l’engagement qui est le tien en ce moment.

Derrière cela se cache deux autres invitations :

  • si tu as l’impression que ton club ne compte pas beaucoup de membres ou qu’il y a des besoins qui ne sont pas comblés … alors je t’invite à réfléchir à tes besoins et envies, et à solliciter des personnes autour de toi.
  • si tu comptes quelques personnes, je te propose de leur envoyer un petit mot pour leur dire merci pour ce qu’elles t’apportent.

Enfin, si tu as envie de me faire part du fruit de tes réflexions, de ton club d’allié.es ou de ce qui te traverse ! Tu peux m’écrire, je te lirai avec joie et te répondrai !

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